22 de enero de 2016

Francis Picabia

Manifiesto caníbal Dadá

Están todos ustedes acusados; levántense. El orador no puede hablarles a no ser que estén en pie.

En pie como ante la Marsellesa.
En pie como ante el himno ruso.
En pie como ante el God Save the King.
En pie como ante la bandera.

Finalmente en pie ante DADÁ, que representa la vida y les acusa a ustedes de desear cualquier cosa por esnobismo, siempre que sea cara.

¿Están ustedes decaídos? Tanto mejor, así me escucharán con más atención.

¿Qué hacen ustedes aquí, hacinados como ostras serias? Porque ustedes son serios, ¿no es así?

Serios, serios, serios hasta la muerte.

La muerte es una cosa seria, ¿eh?

Se mueren como héroes, o como idiotas que es lo mismo. La única palabra que no es efímera es la palabra muerte. Ustedes quieren la muerte para los demás.

A muerte, a muerte, a muerte.

Únicamente el dinero no muere nunca, solo se va de viaje.

Él es el dios al que respetamos, el personaje serio; dinero respeto de las familias. Honor, honor al dinero: el hombre que tiene dinero es un hombre honorable.

El honor se compra y se vende como el culo. El culo, el culo representa la vida como las patatas fritas, y todos ustedes que son serios, todos olerán peor que la mierda de vaca.

DADÁ no huele a nada, no es nada, nada, nada.
Es como sus esperanzas: nada.
Como sus paraísos: nada.
Como sus ídolos: nada.
Como sus políticos: nada.
Como sus héroes: nada.
Como sus artistas: nada.
Como sus religiones: nada.

Silben, griten, pártanme los morros, ¿y después, y después? Les diré además que son ustedes unos capullos. En tres meses les venderemos, mis amigos y yo, nuestros cuadros por unos cuantos francos.



Leído por André Breton en la Tercera Noche Dadá, en el Théâtre de la Maison de l'Oeuvre, París, el 27 de marzo de 1920. Publicado en Dada nº 7 - DADAphone, París, marzo de 1920.
Francis Picabia. Manifeste Cannibale Dada (dadasurr.blogspot.com)
Dada. Edited by Tristan Tzara. Zurich, Paris, 1917-1921. 7 numbers (sdrc.lib.uiowa.edu)
Trad. E. Gutiérrez Miranda 2016


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Manifeste Cannibale Dada

Tous êtes accusés ; levez-vous. L'orateur ne peut vous parler que si vous êtes debout.
Debout comme pour la Marseillaise,
debout comme pour l'hymne russe,
debout comme pour le God save the King,
debout comme devant le drapeau
Enfin debout devant DADA qui représente la vie et qui vous accusede tout aimer par snobisme du moment que cela coûte cher
Vous vous êtes tous rassis ? Tant mieux, comme cela vous allez m'écouteravec plus d'attention.
Que faites-vous ici, parqués comme des huîtres sérieuses - car vous êtes sérieux, n'est-ce pas ?Sérieux, sérieux, sérieux jusqu'à la mort.
La mort est une chose sérieuse, hein ?
On meurt en héros ou en idiot, ce qui est la même chose.
Le seul mot qui ne soit pas éphémère c'est le mot mort. Vous aimez la mort pour les autres.
A mort, à mort, à mort.
Il n'y a que l'argent qui ne meure pas, il part seulement en voyage.
C'est le Dieu, celui qu'on respecte, le personnage sérieux - argent respect des familles. Honneur, honneur de l'argent ; l'homme qui a de l'argent est un homme honorable.
L'honneur s'achète et se vend comme le oui. Le cul, le cul représente la vie représente la vie comme les pommes frites, et vous tous qui êtes sérieux, vous sentirez plus mauvais que la merde de vache.
DADA lui ne sent rien, il n'est rien, rien, rien.
Il est comme vos espoirs : rien
comme vos paradis : rien
comme vos idoles : rien
comme vos hommes politiques : rien
comme vos héros : rien
comme vos artistes : rien
comme vos religions : rien
Sifflez, criez, cassez-moi la gueule et puis et puis ? Je vous dirai encore que vous êtes tous des poires. Dans trois mois, nous vous vendrons, mes amis et moi, nos tableaux pour quelques francs.


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