27 de febrero de 2017

Anne Archet

Veinticinco gotas opalinas
(Senryūs eróticos)

Cabello mojado
Charcos en el edredón
Domingo lluvioso.

Tres amantes esta noche
Que han venido a sellarme
Herméticamente.

Soñé contigo
No había más que tu boca
Bastante para abrazarme.

Privada de tu piel
De la humedad de tu sexo
Estoy en el exilio.

¿Por qué gritas
«¡Gracias Jacquie y Michel!»
Durante nuestros jugueteos?

Almizcle, ámbar y comino
Un viaje a Oriente
La nariz en tu tanga.

Un dedo y luego dos
Finalmente toda la mano:
Estoy orgullosa de ti.

Él pidió mi mano
en una fiesta del club
de intercambio de parejas.

Consolador en el coño
Plug y mordaza hundida
Cada cosa en su sitio.

Beber ron
Mirando a veinte marinos
Pasar sobre tu cuerpo.

Glacial mañana de invierno
Bajo la sábana microclima
Tropical húmedo.

Te has adormecido
Me deslizo fuera de tu cama
Y voy a la web de citas.

Tras la puerta
Gritos, suspiros, cuchicheos
¿Quién está contigo?

No es culpa mía
Si tu mujer ha visto mis pechos
En tu teléfono.

Ardes de fiebre
Pero se te pone dura igual
Tórrida cabalgada.

Quieres tirarte
A un guapo repartidor de pizza
That’s so seventies.

Me gusta ver a dos chicos
Duchándose juntos
Abrazos viriles.

Quiero que estés
Continuamente entre los labios
Fijación oral.

A ella le gustan demasiado
Estos juegos que de antemano sabe
Que van a acabar mal.

Tengo un jefe de cocina
Que sabe preparar mi carne
Tierna, rellena.

Zip-a-Dee-Doo-Dah
Tararea alegremente
Trabajándome.

Algunos pelos púbicos
En un sobre blanco
Recuerdo tuyo.

Tus golpetazos
Implacables y regulares
Como un metrónomo.

Has gozado muy fuerte
Tu semen moja mi cuello
Y tus lágrimas también.

Si el rabo se te levanta
Aún sigo viviendo
En la misma dirección.



Anne Archet. Mille gouttes opalines, pdf (archet.net)
Trad. E. Gutiérrez Miranda 2017


                    ∼

Vingt-cinq gouttes opalines
(Senryūs érotiques)


Cheveux détrempés
Des flaques sur l’édredon
Dimanche pluvieux.

Trois amants ce soir
Qui sont venus me sceller
Hermétiquement.

J’ai rêvé à toi
Il n’y avait que ta bouche
Assez pour m’étreindre.

Privée de ta peau
De la moiteur de ton sexe
Je suis en exil.

Pourquoi hurles-tu
« Merci Jacquie et Michel ! »
Pendant nos ébats ?

Musc, ambre et cumin
Un voyage en orient
Le nez dans ton string.

Un doigt et puis deux
Pour finir toute la main :
Je suis fière de toi.

Il a demandé
Ma main lors d’une soirée
Au club échangiste.

Vibro dans la chatte
Plug et bâillon enfoncé
Chaque chose à sa place.

Siroter du rhum
En regardant vingt marins
Passer sur ton corps.

Matin glacial d’hiver
Sous le drap microclimat
Tropical humide.

Tu t’es assoupi
Je me glisse hors de ton lit
Et vais sur Tinder.

Derrière la porte
Cris, soupirs, chuchotements
Qui est avec toi ?

Ce n’est pas ma faute
Si ta femme a vu mes seins
Sur ton téléphone.

Tu brûles de fièvre
Mais tu bandes néanmoins
Chevauchée torride.

Tu veux te taper
Un beau livreur de pizza
That’s so seventies.

J’aime à voir deux mecs
Prendre leur douche ensemble
Étreintes viriles.

Je veux que tu sois
Constamment entre les lèvres
Fixation orale.

Elle aime un peu trop
Ces jeux qu’elle sait d’avance
Qu’ils vont mal finir.

J’ai un maître-queux
Qui sait apprêter ma chair
Attendrie, farcie.

Zip-a-Dee-Doo-Dah
Fredonne-t-il guilleret
En me besognant.

Quelques poils pubiens
Dans une enveloppe blanche
Souvenir de toi.

Tes coups de boutoir
Implacables et réguliers
Comme un métronome.

Tu as joui trop fort
Ton sperme mouille mon cou
Et tes larmes aussi.

Si ta queue se dresse
Reviens j’habite toujours
À la même adresse.




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