Entre los muslos abiertos, el Huerto de Getsemaní, el Monte de Venus, el Monte de los Olivos, el Monte Tabor, catedrales de la feminidad transfigurada.
Su rostro sonríe. La vida se regocija en el encuentro.
A ella le gustaría quedarse una eternidad en este lecho de ternura que es un país de leche y miel en compañía de rosas y gatos, de vientos y muerte, y de amor.
Le gustaría estar siempre desnuda de la cintura a los pies e ir así por la calle a comprar el pan.
Ella viene del Atlas donde el mar es solo un sueño inspirado por una sed de agua viva.
Mire Señor, ella le ama.
En esta situación ella se siente igual que la vida que avanza, como la gota de agua en el torrente de montaña.
Con su cabellera de noche en forma de sol, ella tiene el aspecto de una reina.
Su largo vestido yace a sus pies.
De este lino impregnado de sus perfumes ella querría ofrecerle las flores estampadas.
Porque ella le ama tanto, Señor, con esa cabeza de Principito perdido en la Tierra.
Mire, ella no está tratando de seducirle.
Ella simplemente se sienta y le ofrece su cuerpo.
Abre los brazos y le mira.
Torturada por el deseo, es más bella que la inocencia.
Hace calor esta tarde. Ella está sudando bajo la blusa que querría que usted le quitase.
Se pregunta si no estaría mejor con el pelo más corto.
Ella desearía poder correr tras las mariposas y coger amapolas sin parar.
Desearía revolcarse en el barro y dormir junto a la fuente.
Desearía que usted le diera de beber.
Solo usted sabe darle de beber.
La noche llega sin previo aviso.
Ella no tiene ya miedo en la casa vacía.
El cielo debiera ser siempre azul.
Ella es el sol, es el siroco que quema los ojos, es el pájaro que canta.
Mire, Señor, cómo ella ama esta noche.
Ella desearía mantener este sueño, en su extrañeza, toda su vida.
Desearía verle relajado como los libros abiertos al azar.
Desearía verle tan feliz como un niño que juega con sus dedos.
Desearía dárselo todo, todo enseguida.
Ahora está quitándose lo que le cubría el pecho.
Esta es la primera vez que ella se desnuda delante de usted.
Desearía que usted se quitara los zapatos.
Desearía tocar su corazón y ver la luz de las estrellas.
Desearía escucharle susurrar las palabras que usted no puede decir, porque las conoce pero las ha olvidado hace ya mucho tiempo.
☛ Calpurnia 612. Voyez Monsieur (calpurnia612.tumblr.com)
Traducción de Enrique Gutiérrez Miranda
∼
Voyez Monsieur
Entre les cuisses ouvertes, le jardin de Gethsémani, mont de Vénus, mont des Oliviers, mont Thabor, cathédrales de la féminité transfigurée.
Son visage sourit. La vie exulte d'une rencontre.
Elle voudrait rester une éternité dans ce lit de tendresse qui est un pays de lait et de miel en compagnie de roses et de chats, de vents et de mort, et d'amour.
Elle voudrait rester toujours nue de la ceinture aux pieds et aller ainsi par les rues pour acheter son pain.
Elle vient de l'Atlas où la mer n'est qu'un rêve inspiré par une soif d'eau vive.
Voyez Monsieur, elle vous aime.
Dans cette position, elle se sent pareille à la vie qui avance, à la goutte d'eau dans le torrent de montagne.
Avec sa chevelure de nuit en forme de soleil, elle a des allures de reine.
Sa longue robe gît à ses pieds.
De ce linge imprégné de ses parfums, elle voudrait vous en offrir les fleurs imprimées.
Car elle vous aime tellement, Monsieur, avec votre tête de Petit Prince égaré sur la Terre.
Voyez, elle ne cherche pas à vous séduire.
Simplement, elle s'assoit et vous offre son corps.
Elle ouvre ses bras et vous regarde.
Crucifiée par le désir, elle est plus belle que l'innocence.
Il fait chaud, ce soir. Elle transpire sous son corsage qu'elle voudrait vous voir retirer.
Elle se demande si elle ne serait pas mieux avec des cheveux plus courts.
Elle voudrait pouvoir courir après les papillons et cueillir au hasard des coquelicots.
Elle voudrait se rouler dans la boue et dormir à côté de la fontaine.
Elle voudrait que vous lui donniez à boire.
Il n'y a que vous qui lui savez lui donner boire.
La nuit vous vient sans prévenir.
Elle n'a plus peur dans la maison vide.
Il faut toujours que le ciel soit bleu.
Elle est le soleil, elle est le sirocco qui brûle les yeux, elle est l'oiseau qui chante.
Voyez, Monsieur, comme elle aime ce soir.
Elle voudrait garder ce rêve, dans son étrangeté, toute sa vie.
Elle voudrait vous voir détendu comme dans les livres qu'on ouvre au hasard.
Elle voudrait vous voir heureux comme un enfant qui joue avec ses doigts.
Elle voudrait tout vous donner, tout de suite.
Maintenant, elle retire ce qui couvrait sa poitrine.
C'est la première fois qu'elle se dévêt devant vous.
Elle voudrait bien que vous enleviez vos chaussures.
Elle voudrait toucher votre cœur et voir la lumière des étoiles.
Elle voudrait vous entendre murmurer les mots que vous ne savez pas dire parce que vous les saviez, mais vous les avez oubliés depuis si longtemps.
☛ PyoZ ☚